Dolly
Vous souvenez-vous en 1997, quand les biologistes Keith Campell, Ian Wilmut ont présenté au monde Dolly ? Il ne s’agissait pas d’un agneau ordinaire, mais bien d’un clone. Cette brebis ne provenait pas d’un spermatozoïde et d’un ovule mais d’une glande mammaire d’une autre brebis de six ans, déjà morte.
Télomères trop courts
A l’âge d’un an, l’analyse des télomères du clone Dolly montre qu’il sont anormalement courts, en comparaison avec un agneau du même âge. Les télomères sont comparables à des lacets qui se défont avec l’âge. Tant que ces lacets ne sont pas défaits, ils protègent l’ADN. Le fait que chez Dolly, les télomères sont anormalement courts, indique que l’animal a un âge biologique plus vieux qu’un an. Dès lors, les scientifiques concluent que le clonage n’a pas remis à neuf les télomères.
Maladie et décès du clone Dolly
En 2000, après la naissance de 4 enfants, Dolly est atteint du retrovirus Jaagsiekte. Celui-ci provoque un cancer du poumon chez les moutons. En 2001, Dolly souffre d’arthrite. Et le 14 février 2003, on décide d’euthanasier Dolly à la suite de plusieurs tumeurs grandissantes dans les poumons.
Nouveaux clones mais avec des télomères remis à neuf
Quelques années plus tard (2012 ?), Keith conçoit des nouveaux clones de Dolly avec une nouvelle méthode. Cette fois, il constate que les télomères sont complètement remis à neuf. Ce nouveau type de clone se fait par l’introduction du noyau d’une cellule d’un animal à l’intérieur d’un ovule mature non fécondé.
Ainsi, on crée bien un clone : l’animal créé a bien un ADN identique à celui qui a fourni la cellule dont on a extrait le noyau. Et avec un ADN flambant neuf ! C’est un résultat épatant.
Comparaison avec la reprogrammation des cellules souches pluripotentes induites
Ce résultat de clone avec un ADN remis à zéro est d’autant plus épatant quand on le compare avec le cas des cellules souches pluripotentes induites (cspi). En effet, les cspi, les télomères des cellules reprogrammées ne sont pas remis à neuf. Les ‘modifications épigénétiques’ du donneur sont conservées. Il s’agit des modifications de l’ADN acquise au long de la vie et notamment liées au facteurs environnementaux. par exemple, si l’individu a l’habitude de manger beaucoup de viande, cela influence son ADN. Et la science qui étudie ces phénomènes s’appelle l’épigénétique.
Conclusion
Pour résumer, on sait maintenant qu’il existe un moyen pour remettre à neuf l’ADN du cloné. Mais il reste encore à en comprendre le mécanisme. Si on arrive à comprendre, isoler et reproduire ce phénomène, les possibilités pour la médecine et la génétique seraient vertigineuses. Ce serait un peu comme la pierre philosophale à notre époque.
Merci à Sandro Katalina 贝莉儿 NG pour les photos