Présentation du Moyen Age

Reprenons ci-dessous quelques extraits de Wiki qui présentent le mieux le Moyen Age :

Le Moyen Age est une période de l’histoire de l’Europe, s’étendant du ve siècle au xve siècle. Il débute avec le déclin de l’Empire romain d’Occident et se termine par la Renaissance et les Grandes découvertes.

Les envahisseurs barbares y fondent de nouveaux royaumes sur les territoires de l’ancien Empire romain d’Occident. Même si la période est marquée par de profonds changements sociétaux et politiques, la rupture avec l’Antiquité classique n’est pas complète. En effet, la partie orientale de l’Empire romain survit aux bouleversements géopolitiques. Et elle reste une puissance de premier plan, connue sous le nom d’Empire byzantin.

D’où vient la mauvaise réputation du Moyen Age ?

Le Moyen Age est fréquemment caricaturé. Cette période est présentée comme « une période d’ignorance et de superstition » qui plaçait « les paroles des autorités religieuses au-dessus des expériences personnelles et de la réflexion rationnelle». Cette perception est en partie liée à l’héritage de la Renaissance et des Lumières. Les intellectuels de la Renaissance considéraient le Moyen Age comme une période de déclin par rapport à la civilisation et à la culture du monde antique qu’ils tenaient en haute estime. Quant aux philosophes des Lumières, ils méprisaient le Moyen Âge pour l’importance accordée à la religion. Pour eux, la Raison est supérieure à la Foi.

Le Moyen Age tient aussi sa mauvaise réputation parce que la dernière période du Moyen Âge, appelé Moyen Âge tardif (xive ‑ xve siècle) fut marqué par des famines, la Peste noire et les guerres qui réduisirent fortement la population de l’Europe occidentale.

Cependant, cette vision est revue à partir du xixe siècle”. Petit à petit, on comprend que la Renaissance n’arrive pas comme un changement brutal mais que l’évolution avait déjà commencé au Moyen Age. D’autre part, on revalorise également l’héritage chrétien de notre société, comme on va le voir ci-dessous.

Philosophie du Moyen Age

Le paradigme dominant, c’est à dire la croyance la plus partagée et dominante du Moyen Age en Occident peut se résumer comme ceci :

L’Homme pense que Dieu a créé la Terre ainsi que toutes les espèces animales. La Terre est au centre de l’Univers. L’Homme occidental a été créé par Dieu à son image et les autres cultures sont des barbares. La volonté de Dieu est la cause de tout phénomène inexpliqué.

Au delà de ce paradigme dominant, voyons de plus près en quoi la pensée chrétienne introduit une rupture profonde par rapport aux croyances de l’antiquité.

La personnalisation du divin

Luc Ferry  dans son livre “Apprendre à vivre” :

La théoria : Le divin cesse de s’identifier à l’ordre cosmique pour s’incarner dans une personne – le Christ.

Pour les stoïciens, le logos (le divin) se confondait avec la structure impersonnelle, harmonieuse et divine, du cosmos tout entier. Mais avec les Chrétiens, ce monde cosmique global, diffus tout entier va s’incarner dans une seule personne : le Christ. Il s’agit d’un bouleversement radical qui a beaucoup choqué à cette époque !

Avec comme conséquence que cette incarnation du divin dans un seul homme va radicalement changer la nature du salut : désormais, la mort, ce n’est plus la goutte d’eau qui revient à l’océan. Non ! Désormais, une personne peut être sauvée dans l’au-delà en gardant son individualité. En d’autres mots :

C’est tout simplement le passage d’une doctrine du salut anonyme et aveugle à la promesse que nous allons être sauvés non seulement par une personne, le Christ, mais aussi en tant que personne.

La foi plutôt que la raison

La foi va prendre la place de la raison, voire s’élever contre elle. Il ne s’agit plus de penser par soi-même mais de faire confiance à un Autre. De même, argumenter pour ou contre l’existence d’un Dieu qui se serait fait homme n’a pas de sens, car à l’évidence une telle argumentation dépasse la raison et s’avère impossible. Au contraire, il s’agit de témoigner et de croire.

Dès lors pour pratiquer la religion, l’attitude à adopter n’est pas l’entendement des philosophes mais l’humilité des gens simples.

Et pour illustrer cela, citons saint Augustin, qui fut, le philosophe le plus emblématique du Moyen Age avec saint Thomas. Il se moque des philosophes :

Enflés d’orgueil par la haute opinion qu’ils se font de leur science, ils n’écoutent pas le Christ quand il leur dit : “apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur et vous trouverez le repos de vos âmes.”

La philosophie n’est plus une école de sagesse

Sous les Grecs, la philosophie était véritablement une école de sagesse où des exercices pratiques concrets étaient proposés aux étudiants pour mettre en pratique les idées du philosophe et éventuellement se rapprocher du “divin”. Au Moyen Age, cependant, comme c’est la foi qui rapproche de Dieu, on ne fait donc plus appel à ces exercices de sagesse. Désormais, la philosophie va, à quelques exceptions près, laisser tomber les exercices de sagesse qui impliquait la participation active de l’élève pour se focaliser sur les idées.

Sur le plan éthique, bouleversements du schéma de pensée traditionnel

Dignité égale de tous les êtres humains

C’est une rupture complète par rapport à la pensée de l’époque.

Le monde grec était un monde fondamentalement aristocratique dans laquelle les meilleurs sont au haut de l’échelle et les moins bons, en bas. N’oublions pas que la société grecque est fondée sur l’esclavage et que les Grecs partagent la conviction qu’il existe une hiérarchie naturelle des êtres (ou un ordre de préséance, c’est le même concept)

 

Peinture : avant la peinture artistique

Au Moyen Age, les peintres respectaient des standards pour réaliser leur peinture. Un de ces standards était celui de la peinture italo-bizantine. Ci-dessous, par exemple, examinons une peinture de Duccio Di Buoninsegna (+/-1255 à +/- 1318), peintre siennois. Son chef d’oeuvre “Maesta” respecte les standards de la peinture bizantine. En plus du fond doré, observez le visage de Marie au centre du tableau : visage oval, long nez, petite bouche, posture traditionnelle, corps allongé.

 

Duccio Maestà - peinture italo-bizantine du Moyen Age

Duccio Maestà – peinture italo-bizantine du Moyen Age 1308 – 1311

Naissance de la peinture artistique.

Giotto di Bondone – Déposition de croix

Giotto déposition de croix

Giotto di Bondone – La déposition de croix 1304 – 1306

Environ entre 1304 et 1306, Giotto di Bondone peint la “Déposition de croix”.

A cette époque, l’idée même d’ “artiste-peintre” n’existe pas encore. De fait, les peintres de cette époque sont considérés comme des artisans, au même titre que des charpentiers ou des menuisiers. Ils peignent les murs des églises, utilisés comme support pour expliquer au peuple majoritairement analphabète, l’histoire de la bible.

Mais avec la “Déposition de croix”, Giotto introduit une nouvelle manière de peindre. En effet, il délaisse les standards en vigueur de la peinture italo-byzantine avec un fond doré ou du style gothique international. Soudain, il introduit un nouveau réalisme dans lequel l’humain, l’espace et le paysage reçoivent une place propre. Avec ce tableau, Giotto marque le début de l’histoire de l’art en peinture.

 

Architecture : du style roman au style gothique

Eglise Romane - Castrelo de Miño

Eglise Romane – Castrelo de Miño

Abbaye de Maria Laach

Abbaye de Maria Laach, commencée en 1093.

En architecture, vers 1150 se développe l’architecture gothique qui remplace progressivement l’art roman. L’art roman est fermé, sombre, massif. Les volumes sont simples, comme des cubes et des demi-cylindres. L’abbaye de Maria Laach, photo ci-contre à droite, est un très bon exemple de cette architecture.

L’art gothique, qui se développe progressivement à partir de 1150 va apporter de la lumière à l’intérieur des cathédrales. En élevant la hauteur des murs et grâce aux nombreux vitraux, des jeux de lumières sont possibles à l’intérieur de la cathédrale. Ces changements donnent une impression de féerie, de magie. La cathédrale de Reims, commencée en 1211 est un ouvrage majeur gothique.

Cathédrale de Reims commencée en 1211

Cathédrale de Reims commencée en 1211